1. |
Toute ma joie
04:31
|
|
||
Quand j’aurai brûlé toute ma joie
Rappelle moi si je l’oublie
Notre toute première fois
Sous la voile de notre lit
Quand j’aurai brûlé toute ma joie
Quand j’aurai brûlé toute ma joie
Rappelle moi si je l’oublie
La chaleur dessous notre toit
La danse bleue de nos bougies
Quand j’aurai brûlé toute ma joie
Quand j’aurai brûlé toute ma joie
Rappelle moi si je l’oublie
L’amant que j’étais autrefois
Quand je jouais ton apprenti
Quand j’aurai brûlé toute ma joie
Quand j’aurai brûlé toute ma joie
Rappelle moi si je l’oublie
Le plus court chemin jusqu’à toi
La liste de tes raccourcis
Quand j’aurai brûlé toute ma joie
Quand j’aurai brûlé toute ma joie
Rappelle moi si je l’oublie
Que toujours en suivant ton pas
On sème des grains de folie
Quand j’aurai brûlé toute ma joie
Quand j’aurai brûlé toute ma joie
Rappelle moi si je l’oublie
Qu’à la simple force des bras
Je peux t’emporter loin d’ici
Quand j’aurai brûlé toute ma joie.
|
||||
2. |
des PUTAIN d'ANGES
03:43
|
|||
On n’osait plus danser, on fixait les plafonds
Peur du jour et de l’ombre, qui fait naître la nuit
Le cul vissé au cuir épais des certitudes
Nous avons déployé nos ailes du désir
Rescapés des cachots, pour devenir les rois
Nous sommes des putain d’anges
On se croyait sans âme, le cœur comme un glaçon
Certains se trouvaient laids sous leurs traits imprécis
Sans la moindre élégance quelle que soit l’attitude
Et puis l’on s’est offert, le plus grand des plaisirs
Celui de s’estimer et les autres avec soi
Nous sommes des putain d’anges
La clé des champs était sous le paillasson
Dans le bac à légumes, dormait la poésie
C’est en rasant de près toutes nos servitudes
En se laissant pousser la barbe des plaisirs
Qu’on est devenu beau, d’un claquement de doigts
Nous sommes des putain d’anges
Assis sur le rebord d’un nuage à la con
Glaviotant au hasard des porteurs de képis
Lissant nos grandes plumes blanches en altitude
Il n’était plus question désormais de mourir
Juste de faire une toilette de chat
Nous sommes des putain d’anges
Dans le jardin d’Eden, Adam tond le gazon
Pour vendre à la découpe un bout de paradis
On cherche le panneau pour sortir des Bermudes
Et il est déjà l’heure, sous terre d’aller pourrir
Si nous étions célestes sans en arriver là
Nous sommes des putain d’anges, déjà.
|
||||
3. |
Jardin botanique
03:15
|
|||
Je t’aime comme tout un jardin botanique
Et je recompte mes sous perdus dans le gazon
Tu sais ce que c’est quand on s’aime, on pique-nique
On fait valser le monde et puis son pantalon
Je t’aime comme tout un jardin botanique
Où fleurit la bohème de Mimi Pinson
Où passe en contrebande l’amour à l’alambic
Pour garder le meilleur de la distillation
Je t’aime comme tout un jardin botanique
Je suis Martin Squelette et toi les Chiche Capon
On s’emmène en voyage le soir aux Amériques
Mais sans jamais monter dans leurs foutus avions
Je t’aime comme tout un jardin botanique
Et j’ai le cœur qui s’ouvre comme un accordéon
Je te touche de nacre et tu me chromatiques
Je te valse musette et puis nous nous guinchons
Je t’aime comme tout un jardin botanique
L’été fait s’entrouvrir la pointe des bourgeons
Tous les mauvais garçons savent être romantiques
Et faire valser leurs belles aux flammes des lampions
Je t’aime comme tout un jardin botanique
Qu’on aurait oublié au milieu du béton
Une presque presqu’île, un atoll pacifique
Un lopin de fortune, loin des agitations.
|
||||
4. |
Hector et Berlioz
04:00
|
|||
Hector et Berlioz voyagent toujours ensemble
Ballottés de concert par les mêmes à-coups
Quel que soit le pays, le moyen pour s’y rendre
L’un demeure avec l’autre envers et contre tout
Si l’un des deux tressaille sous le feu d’un baiser
C’est l’autre qui s’indigne d’être ainsi délaissé
Mais les deux font la paire et savent auquel se vouer
Jumeaux sans être frères et voisins de palier
Hector et Berlioz aiment faire dans la dentelle
Ils raffolent des romances qui se chantent au balcon
On les prend pour des poires mais ils tirent les ficelles
Ils sont les doux appâts qui ferrent le garçon
Hector et Berlioz c’est la douce musique
Qui flotte dans l’air avant de faire l’amour
Et on a beau connaître par cœur ses classiques
On est ému encore comme au tout premier jour
Hector et Berlioz, éternels romantiques
Perçoivent au lointain les bruissements du monde
S’agit-il de la “Symphonie Fantastique“
Ou juste du bruit de la terre qui gronde ?
Hector et Berlioz caressent le dessein
D’être objets de plaisir tout autant que de vie
Quand l’homme sent dans sa paume la chaleur d’un sein
C’est le monde en entier que sa main a saisi.
|
||||
5. |
Au 36 quai des orf'
02:57
|
|||
A la sortie des Beaux Arts à vingt ans
Tout est bon pour faire bouillir la marmite
Mais la place du Tertre et les touristes allemands
Ca vous colle au style comme une odeur de frite
J’ai voulu faire publier mes dessins
Certain d’avoir quelques traits de génie
Mais j’essuyais les refus un à un
Pour la place au soleil revenez vendredi
Dans Libé j’ai lu l’annonce des poulets
Qu’avaient besoin pour leurs portrait-robots
D’un gars honnête et sachant dessiner
J’étais la moitié du bon numéro
J’suis l’portraitiste De l’identtité judiciaire
J’croque les p’tites frappes Les violeurs, les faussaires
Au 36 quai des Orf’ tout le monde me connaît
J’suis comme le loup blanc, tiens v’la Picasso
Dans l’ancienne cellule qui servait jamais
J’ai tout bazardé pour faire mon bureau
Une petite moustache, fossette au menton
Un regard plus noir, des lèvres épaisses
Les témoins me guident dans ma création
Mes modèles sont de la pire espèce
Panique au central des têtes vont tomber
Suspect recherché toujours en cavale
Mon instant de gloire va enfin sonner
Bientôt mon dessin en une du journal
La nuit j’ai la fièvre je vois les visages
De tous les voyous que j’ai esquissés
Quand dans un sursaut je m’éveille en nage
Je crois les entendre monter l’escalier
Quelqu’un chez les stups, un sombre bonhomme
Me refile en douce de quoi m’apaiser
Et dans les brouillards de ma pipe d’opium
Je peins des fantômes devenus familiers
J’ai des araignées qui collent au plafond
Au petit matin le froid me dévore
Les gens sont petits vus de mon balcon
Et pour mieux les voir je me penche encore
|
||||
6. |
Jojo
03:44
|
|||
J’aime bien le brin d’herbe que tu as dans la bouche
Le poil dans ta main et ceux de tes oreilles
La gueule de tes pompes et leur accent babouche
Tes lendemains de fête plus joyeux que la veille
Un ami de passage qui va rester longtemps
Et tu sors sur la table tout ce qu’il te reste
Si tu joues les biffins le soir des encombrants
C’est pas pour les sous mais la beauté du geste
Quand tu secoues pour nous ton vieil arbre à chansons
Je me réjouis toujours d’apprendre quelque chose
Une belle écriture, un visage et un nom
Et tout le temps qu’il faut pour apprécier la prose
Péquenot des villes et bourgeois des champs
On est toujours un peu le métèque d’un autre
On ne sait plus très bien le nom de tes accents
Mais il en faut des grains pour composer l’épeautre
Tu fais pousser des poules et aussi des enfants
Entre cour et “Jardin extraordinaire“
Un coup de téléphone, vingt balles de carburant
Et te voilà parti pour l’école buissonnière
Tu vas péter un mur comme tu lis un poème
Et tu fais tout cela avec les mêmes pognes
A l’heure où d’autres seraient piqués par la flemme
Tu repars à la fête embrassant les ivrognes
Jojo, six pieds sous terre
On verra bien si tu frères encore
En attendant frèrons,
Jojo Puisque t’es pas mort
Le cabas du voisin n’est pas lourd à porter
Wesh mon frère le bon dieu crèche à Villeparisis
Il s’est rasé la boule prend le RER B
Et gobe la sardine plus souvent que l’hostie
C’est le petit matin sur le bord du canal
Les amis sont partis tu éteins les lumières
Un passage au frigo pour te calmer la dalle
Avant de rabaisser le rideau des paupières
|
||||
7. |
||||
Le vent, la pluie, la trouille et moi
On s’est arrangé comme on peut
Mon courage s’endort parfois
Devant la télé comme un vieux
Je ne tiens plus à me hisser
Tout en haut du mât de cocagne
Sa roue de charrette haut perchée
Me fait l’effet d’une montagne
Quand ils auront tout fait sauter
En poussant à fond les moteurs
Je reviendrai pour leur livrer
Quelques chansons en triporteur
Je lève bien haut mon chapeau
En croisant les gens c’est normal
Nous serons seuls bien assez tôt
Pour se planquer dans un journal
Je laisse ma part du gâteau
À qui peut encore l’avaler
Et si je perds quelques kilos
C’est toujours cela de gagné
Comme tu aimes tracer au bâton
Un chemin derrière tes pas
Et qu’en suivant bien son sillon
Je suis toujours sûr de ma voie
Un beau jour si tu n’as pas peur
Et si tu mets bien ta cagoule
À la proue de mon triporteur
Tu m’indiqueras les nids de poule
|
||||
8. |
Tapis dans le noir
03:08
|
|||
Tout droit sortis de mon placard
De leur sommeil de naphtaline
Sur le coup des minuit moins le quart
Je vois leurs ombres qui se dessinent
Qui dansent au rythme clignotant
Des chiffres du réveil matin
D’abord timides et puis confiants
Si proches qu’ils effleurent ma main
Au tribunal de ma mémoire
Condamnés à la guillotine
Ils reviennent quinze ans plus tard
Mes fantômes en gabardine
Réclamer depuis le néant
Leur place à table et puis leur pain
Un retour parmi les vivants
Et le jugement de l’assassin
Comme dans un boulevard de Feydeau
Sauf qu’ici tapis dans le noir
Ce n’est pas l’amant tout penaud
Mais des cadavres dans le placard
Les gens à qui j’ai fait du mal
Les peurs face auxquelles j’ai cédé
Et caché derrière son tergal
L’ami trahi sans hésiter
Mes rêves partis dans l’eau du bain
Mes croyances jetées aux orties
Tout ce qui fut remis à demain
Se rappelle à moi aujourd’hui
Le plus vilain de mes fantasmes
Fâché de n’avoir pas vécu
Vient souiller de ses ectoplasmes
Ce qu’il me reste de vertu
C’est toute une armée de mensonges
Qui marche sur des terres brûlées
A portée du bras que j’allonge
Pour tenter de les repousser
Dans la noria de viande morte
Une vision m’est insupportable
Au beau milieu de la cohorte
Un gamin fouille dans son cartable
« Mais petit qu’est ce que tu fais là
Avec ces spectres effrayants ? »
« Comment tu ne me reconnais pas ?
Mais je suis toi, il y a longtemps »
|
||||
9. |
Tristesse club
03:35
|
|||
C’est ici que l’on vient vider son chagrin
Se délester de petits sacs de larmes
Derrière les rideaux de velours carmin
On rejoue chaque soir, la scène du drame
Sous une vieille banquette toute farcie de crin
Quelques ressorts ont déposé les armes
Loosers magnifiques, dépressifs mondains
Dans chaque paire de fesses se cacherait une âme
Un soir certains sont trop las d’être laids
Et rêvent de plastique n’ayant que l’esprit
Puis c’est le tour de plus beaux qui voudraient
Qu’on se retourne en leur matant le qi
Tristesse club
Les amours mortes ne renaissent jamais
Rien ne comble leur éternelle absinthe
Laissées gisantes dans une pièce au secret
Dont la lumière est à jamais éteinte
Les plus anciens font les présentations
Et gardent leur cœur brisé sur la main
Pour les plus jeunes novices en pendaison
Qui n’y connaissent rien en nœuds marins
Minuit Lola fait son apparition
Quatre fois veuve et déesse du stupre
Les incurables se raclent les poumons
Et rêvent d’une clope comme une mouche d’un sucre
|
||||
10. |
Les adresses
03:56
|
|||
6 allée René
Mes parents avaient un trois pièces
Du noir et blanc dans leur télé
Et moi du talc sur les fesses
14 avenue de Gargan
La maison était en Meulières
On venait d’élire Mitterrand
Y avait de la rumba dans l’air
10 rue Robespierre
Les merles bouffaient les cerises
A la barbe de ma grand-mère
Mon enfance faisait sa valise
10 impasse Pierre Puget
On ne fume pas sans une bière
Puceau et con comme jamais
J’en voulais à la terre entière
31 rue Maréchal Joffre
La vie est une fête espagnole
Et la jeunesse qu vous offre
Enfin de jouer les premiers rôles
28 rue du pré aux clercs
La France m’a rasé les cheveux
Dans ma guitare en bandoulière
J’ai fait démarrer un long feu
62 boulevard de Strasbourg
C’est mon argent que je dépense
Tout est ouvert à double tour
Je suis Ministre des Finances
6 de la rue Fauvet
La solitude est un couteau
Chaque jour mort un petit trait
Que je me grave sur la peau
32 rue des épinettes
Elle m’a dit qu’elle me trouvait beau
Malgré les trous à mes chaussettes
Mes humeurs qui jouent au yoyo
107 de la rue de Crimée
On s’est fait pousser un enfant
Si l’on vivait un peu serré
On n’a pas vu passer le temps
47 rue Gutenberg
Pour notre première maison
La pendaison de crémaillère
Aura duré quatre saisons
Des souvenirs meurent, d’autres naissent
Dans nos pauvres mémoires fendues
Mais on se souvient des adresses
De ces rues où l’on a vécu.
|
||||
11. |
Je t'annonce la couleur
02:44
|
|||
Rouge
Je t’annonce la couleur
C’est celle de ton intérieur
De ton sang de ton cœur
Rouge
Je t’annonce la couleur
Le piment de la vie
La colère et la peur
L’ivresse dort au fond de son verre et tu danses avec elle
Flotte dans l’air sa courte robe coquelicot
La vie se fait parfois belle
Et on repart à zéro
Blanc
Je t’annonce la couleur
Le prénom de l’hiver
Un arbre qui se meurt
Blanc
Je t’annonce la couleur
Pour ta belle innocence
La lune et sa pâleur
Ton pas sera le premier à fouler ces endroits
Vers lesquels nul n’ose regarder
On plante ou pas son drapeau
Et on repart à zéro
Bleu
Je t’annonce la couleur
Pour la mer et le ciel
Tes envies d’un ailleurs
Bleu
Je t’annonce la couleur
Pour le fond de tes yeux
Ton goût pour le bonheur
Jazz être heureux c’est du jazz une blue note
Qui sonne juste autant qu’elle peut sonner faux
On crée son propre tempo
Et on repart à zéro
Noir
Je t’annonce la couleur
La paix d’un bon café
Pour les matins cafards
Noir
Je t’annonce la couleur
Le mort est enterré
Au terreau de l’espoir
Laisse passer les oiseaux de la nuit
Qui s’abîment aux lueurs brûlantes des néons
Faut choisir le bon bateau
Et on repart à zéro.
|
||||
12. |
Périphérique
03:03
|
|||
Y a un village qui a poussé
Sous le pont de l’autoroute
Des bébés en tôle ondulée
Un chien qui renifle ses croûtes
On rafistole comme on peut
Une dent comme une fenêtre
Un bidon pour danser le feu
Le ciel pour étoile de maître
Un coup de vent et tout s’écroule
S’envolent les toits, les bassines
Jamais une pierre qui roule
Ne s’encombre avec des racines
Le courant du périphérique
Brasse l’acier et la fumée
Dans cette forge qui ne fabrique
Que des visages entrecoupés
Les hommes ravivent la braise
On brûlera la dernière larme
Dans la paille trouée des chaises
De peurs pions, ils feront des dames
L’histoire a fait machine arrière
Elle a remonté quelques pages
Et sans ces immeubles de verre
On se croirait au moyen âge
Les seigneurs existent toujours
Ils balancent encore leurs poubelles
Aux gueux tout en bas de la tour
Mais en planquant bien les échelles
La poule dont on tranche le cou
Cavale encore dans la poussière
Ils feront sauter les verrous
Et la carlingue des charters
Un peuple banni par les siens
Demeure en tout lieu étranger
C’est dans les lignes de leurs mains
Comme dans l’écorce gravé
La misère sait se faire jolie
Dansent les chamarrés fichus
Et quand sera tombée la nuit
Plus rien que la lune au-dessus.
|
||||
13. |
Impasse de la Vayssière
02:27
|
|||
C’est la petite église qui nous dit l’heure qu’il est
Et la sieste des chats, l’unique inspiration
Une demi valise, du linge qu’on défait
Et la senteur d’un drap qu’on hisse en pavillon
L’opéra des insectes et l’odeur de la sauge
On invente des jeux pour des enfants sauvages
La fraîcheur du matin comme un bonbon des Vosges
Et l’appétit d’un lion que l’on sort de sa cage
Une pierre s’est fendue trop pleine de chaleur
L’ombre est une merveille, une rumeur entendue
À ne pas débarrasser, on fait fondre le beurre
Un orage viendra lui faire pipi dessus
C’est l’heure de la sieste et d’enfin lire Proust
D’accorder sa guitare et puis d’y renoncer
Et toi matou tu pars, on t’a dit va-t’en ouste !
À se retrouver nus, il nous vient des idées
L’air de rien c’est Chopin qu’on écoute en nocturne
À l’heure où le soleil pointe pour sa débauche
Il démonte ses rayons, n’en déplaise à Saturne
Qui garde son anneau sur sa tête de pioche
L’eau sur la terre chaude révèle les parfums
Des plantes qui soudain quittent leur léthargie
La chorale cachée des grillons dans le thym
S’échauffe les antennes pour la messe de minuit
Les étoiles crèvent l’écran d’un cinéma gratuit
La nuit noire sera blanche et le rosé, rosé
Quelques vieilles chansons vont revoir du pays
Aux flammes d’une bougie se refaire une santé.
|
||||
14. |
Champagne !
01:55
|
|||
Un rebord de cheminée, le coin d’une fenêtre
Ils se libèrent les mains pour aller aux toilettes
Ils vous laissent plantée là comme une vulgaire cannette
Je suis une coupe de champagne oubliée lors d’une fête
Qu’on me lave à l’éponge, qu’on m’essuie au torchon
Je ne suis pas de celles qu’on rince à gros bouillon
J’ai passé l’âge qu’on me prenne pour un verre en plastique
Je suis presque en cristal, soufflé comme un Lalique
Je suis une coupe de champagne oubliée lors d’une fête
Et j’entends leur musique comme si je me trouvais
Dans une pièce dont les murs seraient capitonnés
La fréquence des basses fait doucement onduler
Mon alcool tiédi en mouvements réguliers
Le temps passe et j’ai peur d’être débarrassée
J’en tremble sur mon pied, j’en suis toute éventée
A partir de maintenant ma vie peut basculer
Il suffit d’un fumeur en mal de cendrier
Je suis une coupe de champagne oubliée lors d’une fête
A cette heure-ci la soif a fui les ventres mous
Je n’intéresse plus personne quand tout le monde est saoul
J’ai perdu tout mon gaz, je suis sur les genoux
Et je ne vaux guère mieux qu’une Blanquette de Limoux
Et je les vois passer toutes mes sœurs brisées
Fauchées dans leur jeunesse, débutant le métier
Ou en fin de carrière se croyant préservées
Qui finissent en morceaux aussitôt remplacées
Je suis une coupe de champagne oubliée lors d’une fête
Je voudrais bien finir sur un baroud d’honneur
Dans un grand château Russe, par-dessus une épaule
Je m’en irais mourir et l’Armée Rouge en chœur
Célébrerait ma fin sur mes restes au sol.
|
THOMASI Paris, France
Critiques ou romantiques, les textes de THOMASI restent engagés. Sa voix chante la lumière de l’humain, et les humains de
l’ombre.
THOMASI a collaboré avec Stéphane Mellino des Négresses Vertes, Madjid Ziouane de Mon Côté Punk ou encore Brice Moscardini des Zoufris Maracas. Il a assuré la première partie de Jacques Higelin, François Morel, Grand Corps Malade, Claude Astier, Mon Côté Punk...
... more
Streaming and Download help
If you like THOMASI, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp