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Les belles personnes (2013)

by THOMASI

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1.
Rond comme une lune fendue Chef d'oeuvre resté méconnu Grâce au voile de ta vertu Ton cul Comme un tableau qu'on a perdu Toile de maître disparue Dont la légende a survécu Ton cul Pour le cacher a-t-il fallu Que tout ce temps tu n'aies pas eu D'autres choix que t'assoir dessus ? Ton cul Tu me le danses toute nue Dès le petit matin venu Café bouillu, café foutu Ton cul Moi je n'en suis pas revenu Crier au monde j'aurais voulu L'amour que je lui dévolue Ton cul Finalement je me suis tût Craignant, la nouvelle répandue Qu'on le désire sans retenue Ton cul Au bas des dos que j'ai connu Pas un seul autre n'aurait pu Lui résister sans déconvenue Ton cul Il suffit d'une simple entrevue De tes fesses sous le tissu Pour que trébuchent les inconnus Ton cul En le promenant dans la rue Ceux qui n'en ont qu'un aperçu S'offrent des pensées défendues Ton cul Au temps la grâce est suspendue Et les années bien entendu Rendront ses formes plus dodues Ton cul Comme une vedette à ses débuts Je me souviendrai tout ému De sa carrière, de ce qu'il fut Ton cul Il vieillira comme un grand cru Ton beau millésime joufflu Robe de tanin en tutu Ton cul
2.
Rouleurs de mécaniques De salades en histoires Inventeurs de répliques Bonimenteurs de foire Ils cherchent leur public Petits instants de gloire Les beaux lanceurs de pics Les vedettes d’un soir Elles écoutent en silence Quand ils en font des tonnes Les belles personnes Perdu dans la tempête Des villes indifférentes Plus un rêve à se mettre Des cailloux sous la tente Le froid qui se faufile Par le trou de nos manches A marcher sur un fil On saute les dimanches Elles chauffent tant l’hiver Qu’on le prend pour l’automne Les belles personnes On a bien regardé Tout autour de soi Les autres sont rentrés On n’entend plus les voix La pointe de l’angine La douleur d’être seul La nuit qui se dessine Menaçant de sa gueule On ne les attendait plus Et les voila qui sonnent Les belles personnes C’est pas dans leur nature De partir aussi loin Leur goût de l’aventure N’a pas le pied marin Mais tous les voyageurs Seront les bienvenus Il sera toujours l’heure D’écouter l’inconnu Leur surprise est sincère Un rien les impressionne Les belles personnes
3.
En regardant par la fenêtre Ce matin, j’ai revu l’enfant Trois ou quatre pommes peut être Une moitié d’homme seulement Comme un reflet dans une glace Qui s’est décalé de trente ans On se voit traîner les godasses En col roulé par tous les temps Quand j’étais le perdreau de l’année Tombé de la dernière pluie Le monde était plus grand Plus beau, qu’aujourd’hui Le corps encore sous garantie Jamais roulé, jamais servi Les rêves au chaud dans l’emballage La mer au fond des coquillages Petit débutant de la vie Tu te coiffes avec un pétard T’as peur des loups et de la nuit Tu vérifies sous ton plumard Parait qu’y a 10 000 kilomètres De profondeur dans l’océan Noël j’écris toujours ma lettre J’trempe mon doigt dans l’verre de maman Ma Sarbacane en bic cristal Toute ma collection de marrons Y sont dans une boite en métal Enterrés derrière la maison Cet enfant je l’ai laissé fuir Me voila devenu pommier Mes branches ont cessé de grandir Des oiseaux se sont installés Dans la buée du souvenir Je voudrais tout recommencer Compteur à zéro, repartir Pouvoir tout refaire pousser
4.
Je connais tes coutures Tous tes secrets de fille Au fur et à mesure Et de fil en aiguille Tes seins qui me louchent Et tes si doux baisers cafés du tout petit matin Le goût sucré de ta bouche Et tes cheveux mouillés qui dansent leur parfum Tu es l’être que je préfère Tu viens juste après moi Je suis bien dans ta peau C’est mon petit pays Quatre points cardinaux Où j’ai fait mon abri Ni le gris du ciel Pas plus que les factures qu’on pourra sûrement pas payer Ne feront fuir le bonheur Qu’on a construit chez nous Que l’on s’est fait pousser Tu es l’être que je préfère Tu viens juste après moi Du bruit dans la cuisine Tu prépares la gamelle Mon amour de sardine Je promets la vaisselle Je repasse derrière toi Et c’est impressionnant ton si charmant bordel Sûr que j’aurais plus vite fait Pour pouvoir tout ranger de m’y prendre à la pelle Tu es l’être que je préfère Tu viens juste après moi J’aime ta part d’oiseau Tes allures va t’en guerre Ton cœur dans un étau Quand tu vois la misère Quand tu siffles mes chansons Ca libère au galop ma cavalerie pour toi Dis moi quand je suis pas bon Corrige ma dictée et montre moi du doigt Tu es l’être que je préfère Tu viens juste après moi
5.
Je connais une France qui descend sa chaise sur le trottoir pour la veillée d'après dîner. Je connais une France qui souffle dans ses mains au petit matin des dimanches de marché. Je connais une France où le lierre se cramponne aux vieux murs et où les chats perchés regardent aboyer les chiens. Je connais une France qui gobe son morceau de pomme au couteau. Je connais une France qui descend dans la rue pour se dresser digne face aux urnes honteuses. Je connais une France de bord de marne qui swingue au vin blanc les dimanches de fête. Je connais une France chaude comme le corps d'une femme aimante. Je connais une France qui sent le vieux bois et la cire d'antiquaire saoulante comme de l'alcool. Je connais une France dont le coeur fait boum à la Tranche sur mer sous un ciel d’été 36. Je connais une France qui me donne envie de vivre et de jouer le jeu de l'animal social. Je connais une France terre d'asile, melting pot ruisselant de cultures qui se mélangent pour briller plus encore. Je connais une France qui me flanque le frisson quand elle fait naître l’émotion de l’art et de la création. Je connais une France qui regarde mourir le clochard du quartier et qui enjambe écoeurée ses pieds qui puent, ceux d'un homme. Je connais une France qui n'ira jamais voter le cul vautré dans la graisse se foutant des libertés entravées. Je connais une France souillée de peste brune qui fait des bruits de bottes et vocifère dans la tribune Boulogne. Je connais une France dont l'air est vicié même au plus haut de ses montagnes. Je connais une France qui remplit de pleins caddies de bouffe tous les samedis que Dieu fait et qui s'insulte dans les bouchons. Je connais une France qui voit s'ouvrir sous elle de pleines crevasses et qui batifole au dessus du néant. Je connais une France où les jeunes flics de province montent à la ville pour jouer enfin de la matraque. Je connais une France où le politique sent le rance ne représente plus rien, ni même plus personne. Je connais une France qui transhume au mois d’août planter du parasol, le chien dans la bagnole. Je connais une France qui pointe aux assedic dans la queue tête basse, les chômeurs longue durée. Je connais une France qui se délocalise laissant sur le pavé tout le nord du pays. Je connais une France pour sortir de la crise qui incite aux crédits ceux qui ne peuvent pas payer.
6.
On verra pas ma gueule Sur les colonnes Morris Dans les journaux people Sous les feux d’artifice C’est pas mon gabarit Je chante en plus petit On lira pas mon nom En gros sur les affiches Moi je fume au balcon En me caillant les miches Je claque pas la bise Dans les soirées show bizz Mais toi mon amour Mais toi mon amour Mais toi mon amour Tu siffles mes chansons Et ça c’est pour toujours Et ça c’est pour de bon J’irai pas faire le beau Me presser dans la foule Pour faire mon numéro Craignant que tout s’écroule On raye pas le parquet Avec des dents de laie Elle est devenue maboule Cette vieille otarie A faire tourner la boule Sur son nez chaque nuit Elle a chopé des crampes Sous les feux de la rampe Le journal de la veille C’est pas celui qu’on lit Au fond de la corbeille Reste le dernier fruit C’est pas lui qu’on consomme C’est tombé sur ma pomme Je ne suis pas le vent Je ne suis que la bise Je souffle sur les gens Et je fais ma valise Je laisse un peu de moi Et disparais déjà
7.
Le soleil fait bouillir la mer pour y faire cuire l’été. Sous la tonnelle fleurie de bougainvilliers, les êtres se laissent aller à la langueur et s’abandonnent aux parfums d’alentour. La brise molle pousse un dernier râle puis s’éteint, faisant naître au passage quelques senteurs mêlées de sel et de menthe. Le soleil s’est caché Sous des draps orangés Dans sa chambre à coucher On dort sans oreiller. S’endormir à la belle Sous un plafond d’étoiles Des bougies dans le ciel Filantes comme des balles. Juste avant le sommeil Du sable dans les mains On mettait en bouteille Quelques alexandrins. Un rêve pour chaque nuit Naissait dans le ressac Se couchait dans nos lits Et fouillait dans nos sacs. Nos fous rires de nigauds Résonnaient de la veille Y avait dans nos mégots Un tabac sans pareil Nos esprits funambules Filaient vers l’horizon Suspendus à la lune Au dessus du bouillon Dans nos poches trouées Y avait rien qui tenait On a jamais si bien Jouit de ne rien posséder On avait plus vingt ans Mais on faisait comme si On séchait dans le vent Nos peaux comme un habit
8.
Dans un avion qui ramenait d’Algérie Où j’avais chanté pour deux ou trois Kopecks Le cœur encore bruissant d’une trop courte nuit Je regardais vers toi, mon bel amour, ma Mecque Barcelone sous mes pieds, un royaume à ma botte Gaudi est parti sans finir le boulot (salaud !) Moi j’irai jusqu’au bout, appelle moi Don Quichotte Tous les moulins du monde contre un grain de ta peau J’ai relevé La dernière sentinelle Et c’est moi désormais Qui veille Tu peux dormir tranquille Chaque nuit Je voulais te le dire, je recommence tout J’ai mis deux coups de latte, un dans chaque rétro Du carbure de l’asphalte, l’horizon devant nous J’ai soif, je brûle, j’ai faim à bouffer les noyaux Debout dans la carlingue, je te cherche aux hublots Accélère Capitaine, moi je rejoins mon bercail Ce n’est un pays, ce n’est pas un drapeau C’est une femme et les anges en tourneraient canailles On a passé des caps, cent fois le mur de son Et bâti de nos mains un toit pour les nuits fraîches Des amis sont venus faire danser la maison Le temps peut bien passer et décocher ses flèches
9.
Mon roman colle au bitume, Au nez des fenêtres entrouvertes. La ville a vidé sa baignoire, Y a plus une seule goutte de gens. L’été revient tremper sa plume, A l’encrier des rues désertes. L’air frais s’endort dans les couloirs, Il poste des lettres aux absents. Les trottoirs roulent en mini jupe, On s’offre le chemin à pied. Midi fouille le fond des placards Et vous fait goûter sa salade. C’est tout un arbre qu’ils occupent Ces étourneaux venus chanter. Il est septembre moins le quart Pour les bateaux restés en rade. Un vélo passe en robe vichy Il laisse des envies de tandem Je vois des poèmes en travaux Accrochés aux plaques de tôle. On arrose son appétit Messieurs je vous remets la même Allez chercher mon sombrero Et dînons à l’heure espagnole La lune fait sa jaune moutarde, C’est qu’un orage lui monte au nez. J’entends la pluie qui se maquille, Le public attend la vedette. Le ciel en colère se lézarde, Les nuages sont déboutonnés. Le linge resté sur son fil, A le moral dans les chaussettes. Y a de la poussière sur mon passeport Je regarde passer les avions Ils font des traits blancs dans le ciel.
10.
En secouant le cocotier de la République J’ai vu tomber à mes pieds la matraque d’un flic Une famille de sans papier, un charter pour l’Afrique Les portes défoncées d’un couloir en panique En secouant le cocotier de la république J’ai vu dégringoler ma conscience civique Abattue en plein vol par un homme politique Pour qui j’avais voté mais qui piquait mon fric En secouant le cocotier de la république Est monté dans le ciel, un nuage toxique Echappé d’une usine de produits chimiques Qui pour rester rentable n’est pas écologique En secouant le cocotier de la république J’ai pris en pleine gueule un hit radiophonique Un qu’on nous passe en clip dans le tube cathodique Et qu’on donne en modèle au plus large public En secouant le cocotier de la république J’ai vu voler au vent un foulard islamique Jugé ostentatoire par l’école laïque Et ses petites croix ? il faudra qu’on m’explique En secouant le cocotier de la république J’ai vu rouler à mes pieds notre bombe atomique Celle qu’on vient faire péter loin dans le pacifique Pour voir si elle tue bien, pour faire des statistiques En secouant le cocotier de la république J’ai vu que pour faire grimper les sondages on trafique Le nombre de chômeurs qui pointent aux Assedic Qu’on peut se faire radier pour raison médiatique En secouant le cocotier de la république J’ai vu tomber à mes pieds ces notes de musique De quoi faire une chanson, engagée, politique Construire d’autres destins que ceux qu’on nous fabrique
11.
Martine 03:56
Nous étions nombreux derrière toi ce matin là Y avait du vent froid dans les arbres, y avaient des chats Et cette peur honteuse de mourir quand on enterre un autre Une pointe au cœur qui veut sortir, à transpercer les côtes On se salue sans insister, tout en retenue La poignée de main est gantée, le baiser suspendu Y ceux qu’on a pas vu depuis la trop vieille querelle Et ceux restés à tes côtés, sur ton carrousel Un enfant joue avec la feuille d’un vieux marronnier C’est le seul à ne pas faire la gueule, tout endimanché Toi tu pars pour l’allée Rachel dans ton grand cercueil Sous la plaque de marbre qu’on scelle, tu dois déjà te sentir seule Au fil du film, on meurt un jour, c’est dans le scénario Ce n’est pas écrit quand ça va venir, trop tard ou trop tôt Toi ton horloge est devenue dingue, ce n’était pas ton heure Une bulle d’air dans la carlingue et plus de moteur J’ai lu dans ton fils cet amour qui dormait chez vous Celui qu’on sort pour les grands jours, juste au bord du trou Un orphelin même si grand, c’est toujours un enfant Qui se retrouve seul au monde, la peur au dedans Martine je te laisse maintenant, ma vie m’attend dehors J’ai quelques poèmes sur le feu et l’amour encore On se revoit pour un gueuleton dans une poignée d’années On débouchera quelques chansons, on chantera quelques cuvées

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released November 7, 2019

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THOMASI Paris, France

Critiques ou romantiques, les textes de THOMASI restent engagés. Sa voix chante la lumière de l’humain, et les humains de l’ombre.
THOMASI a collaboré avec Stéphane Mellino des Négresses Vertes, Madjid Ziouane de Mon Côté Punk ou encore Brice Moscardini des Zoufris Maracas. Il a assuré la première partie de Jacques Higelin, François Morel, Grand Corps Malade, Claude Astier, Mon Côté Punk...
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