1. |
Au Wepler
03:21
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On en a dessiné des moustaches aux affiches
On s’est même planqué pour fumer en cachette
On cherchait le soleil d’un bel été gitan
Et les mots pour le rire comme des affreux jojos
On s’est chauffé le cœur au bon feu d’une friche
Et tourné en voiture pour rejoindre des fêtes
Des rêves plein la sacoche, sans plus de mords aux dents
Et l’envie d’être libre et l’envie d’être beau
Je t’emmènerai manger des huîtres au Wepler
Même si je n’ai plus vraiment les thunes pour t’inviter
On s’enverra un Pouilly fumé
Il est enfin venu le temps pour aimer
Je suis une maison sérieuse, j’ai le rêve coriace
D’être ton carnaval à Dunkerque ou ailleurs
J’aime tes croissants chauds, ton allure grenadine
Et les lattes d’amour au bout de ton mégot
Tout seul dans ma culotte et les autres à leur place
Moi le mauvais cheval qui n’est jamais vainqueur
Je ne veux pas finir en steak de boucherie chevaline
Aide moi à quitter le fond de ma peau
Demain il n’y a pas d’école sur le pont du Titanic
Dis tu veux bien danser même si on se fracasse ?
Trinquons à la santé de ceux qui sont couchés
Si le soleil se lève, on lui fera du café
Le peigne de tes doigts, ça ce n’est pas du plastique !
J’aime ton ventre chaud, j’entends des bruits qui passent
Il y a même un radiateur tout au long de tes cuisses
Ceux qui t’ont fabriquée avaient pensé à tout
Petit déjeune moi, fais moi dorer encore
Je voudrais être bon, du sucre dans ta bouche
Sourie ! t’es la plus belle de la planète terre
Ecoute tous ces gens chanter ton refrain :
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2. |
Le bazar du bizarre
04:35
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Au bazar du bizarre
Dans un bocal jauni
Flotte un petit fœtus
Aux yeux de boules noires
Au bazar du bizarre
Dorment dans quelques boites
Des insectes mortels
Tout au fond des placards
Au bazar du bizarre
Un dragon de komodo
Est tapi dans un coin
De la paille aux entrailles
Au bazar du bizarre
Un vieux crâne est le roi
Et observe sa cour
Du regard du néant
On dit que quand vient le soir
Au bazar du bizarre
Les créatures s’animent
Et elles reprennent vie
Elles se mettent à danser
Saluant l’éternité
Débouchant des bouteilles
D’un alcool inconnu
Elles donnent de folles fêtes
Chantent des chansons russes
Jusqu’au petit matin
Qui les fige à nouveau
Le patron du bazar
Lui aussi est bizarre
Dans son œil de verre
On voit passer sa vie
Et il éteint le feu
Le feu de sa mémoire
A grands verres de vodka
Des culs secs brûlants
Au bazar du bizarre
Il y a des gens qui viennent
Mais le vieux n’a jamais
rien vendu à personne
Car quand tombe la nuit
Au bazar du bizarre
On dit qu’il danse aussi
Avec sa ménagerie
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3. |
Le sourire du Bouddah
02:56
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Une feuille jaune tombée d’un arbre centenaire
S’est glissée dans les pages d’un roman d’aventure
On fait dormir du sable dans des bouteilles de vert
Et des photos cornées dans des boites à chaussures
Y a des pulls qui boulochent mais qu’on ne jette pas
Des bibelots qui s’accrochent comme la bague au doigt
Y a des gens sur les murs, des visages posés là
Qui nous regardent vivre mais ne nous jugent pas
On met des fleurs séchées au coin de nos maisons
Ce sont des presque rien, quelques échantillons
Dans les champs loin d’ici quand elles repousseront
On ira le dimanche la mémoire en moisson
Il y a des trucs tout bête qui font ça
Des objets qu’on garde avec soi
Des souvenirs si loin déjà
L’homme s’émeut de n’importe quoi
Il y a des trucs tout bête qui font ça
Moi, j’ai le sourire du bouddha
Petite statuette en bois
Sur son étagère IKEA
On déballe sur la table des retours en arrière
En forme de cartes postales, de mots d’amour sincères
Du passé qu’on étale pour qu’il puisse prendre l’air
Des lettres qu’on trimballe qui ne datent pas d’hier
On punaise sur le liège des tickets de concert
Qui datent du collège au temps des 1ères bières
Tout au fond des placards, on cache un peu amer
Le tout dernier somptueux cadeau d’anniversaire
Sur le mur des wc, toujours Che Guevarra
Révolution ratée, triste fin pour Cuba
Des vieux films traînaillent près du magnétoscope
Le retour du Jedi et il y a même Robocop
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4. |
Banana café
03:24
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Sous une voûte parisienne
Des hommes dansent la nuit
Je prends des cuites au vodka pomme
Et moi je danse aussi
Alors je fais dans la dentelle
Des rêves en rose bodybuildés
Mes héroïnes sous leurs aisselles
De longs poils ont laissé pousser
Tendres durs au cœur de pucelle
Je vous regarde comme des enfants
Divas tristes aux voix de crécelle
Qui jouent les belles au bois dormant
Et je vous frôle comme un secret
Qu’on révèle à demi mot
Grisé par les rythmes affolés
Je me glisse dans votre peau
L’amour à l’envers
L’amour à l’endroit
Je ne pense pas à mâle
Je pense à femelle
Mais c’est pareil
Est ce que l’important
Ce n’est pas d’être aimé pour de bon ?
Amour de fille, amour de garçon
Ondulent le corps des beaux amants
Dans une transe sexuelle
Ici tous les princes charmants
Aiment se rouler de grandes pelles
Les tatoués brillent dans la lumière
Marins des villes aux bras musclés
Qui lèvent l’ancre et touchent terre
Dans des alcôves parfumées
Pas de chichi chez les jaquettes
Pour la cancan, le rococo
Des machos aux airs de soubrette
Prennent la pose pour la photo
Moi qui ai perdu mon amour
Amour d’un homme pour une femme
J’ai des larmes pour chaque jour
Des souvenirs froids comme une lame
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5. |
Moleskine swing
02:54
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Dans mon petit carnet Moleskine
Je mets la vie croisée des gens
Sur un trottoir en lèche vitrine
Au fond d’un bar à Ménilmontant
Je fais des rimes avec des ficelles
Avec les mots des gens qui ont trop bu
Le beau sourire d’une demoiselle
Qu’elle finit par m’offrir au coin de la rue
Je note des poèmes piqués sur le pavé
Dans l’œil Vichy de ma vieille concierge
Ce n’est pas du style c’est de la vraie vie piochée
Faut pas d’esbroufe, pas trop de gamberge
J’écris du soleil pour mater l’hiver
Des trucs bizarres, l’amour tu connais ?
Il parait qu’il y en a qui se ballade dans l’air
Faut croire qu’il passe la maille des filets
Dans mon petit carnet moleskine
Peut être qu’il y a un tube qui va pousser
Le genre qui vous fait faire fortune
Si tu as tous les bons mots alignés
Dans mon petit carnet moleskine
Il y a des idées pour un de ces jours
Il y en a tellement que cela dégouline
De quoi faire des tartines pour toujours
Si je suis triste comme un matin d’école
Mon vieux ça ne va pas te faire marrer
Je te fais du pathos comme qui rigole
J’écris juste trois mots tu peux déjà chialer
Mais les beaux jours si j’ai la déconne
Je fais dans la bonne blagouze à dix balles
De quoi faire dérider les nonnes
De quoi vous remonter le moral
Dans mon petit carnet moleskine
Y le début, la fin de mes chansons
Pour le reste, il y faut que je cuisine
Dans mes casseroles pour l’inspiration
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6. |
Le cabaret des fous
05:45
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Bientôt minuit dans le village au froid de gueux
Il n’y a pas une âme même damnée aux alentours
Rien qu’un vieux chat bouffé de gale et tout boiteux
Qui disparaît les yeux brillants dans le faubourg
Dans une impasse où la nuit est plus noire encore
Grince une enseigne que le vent fait se balancer
Des silhouettes se distinguent aux abords
Et disparaissent sans faire de bruit dans l’escalier
Un vieux cocher fouette ses chevaux sous la pluie
Qui sont ces hommes qu’il vient juste de débarquer ?
Dans un éclair déchirant le ciel en furie
Sous la lumière, on voit le nom d’un cabaret
Leurs grandes mains flanquées sur la croupe des femmes
Ceux qui sont là semblent venus d’un autre monde
Gueules cassées, becs de lièvres, borgnes infâmes
Regards éteints, corps meurtris, hommes sans ombre
Rien que des fous, des oubliés, des pauvres bougres
Dans un bordel aux allures de cour des miracles
Et tous les dingues ripaillent et déchaînent les foudres
De la Baronne, vieille catin, reine du claque.
Tandis que les moines brasseurs servent la bière
Sous leur soutane, brûlent les flammes de l’enfer
Des femmes nues chevauchent d’incroyables montures
Et se prélassent dans la moiteur et la luxure
Mais quand le piano mécanique se met à jouer
C’est beau de regarder les putes et les dingues danser
Rosa l’autrichienne tire les pauvres diables par la queue
Et c’est tout le lupanar qui se met à bander
Le jour va bientôt se lever mais tout le monde s’en fout
Rien ne les fera s’arrêter au Cabaret des Fous
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7. |
Franck
03:18
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Franck, tu es doux pour moi
Comme un verre de cidre
Et si l’amour se boit
Il est possible
Qu’il ait le même goût que toi
La même fibre
J’aime à le penser en tous cas
Je m’en crois libre
Franck, tu es fou pour moi
Mais si bon à vivre
Qu’en marchant sur tes pas
Je me délivre
Des peurs auxquelles je crois
Pouvoir survivre
Sans partir au combat
Sous les balles de cuivre
Franck, je te sais parfois pleurer
Dans ton ventre
Des larmes aux entrailles accrochées
Quand tu rentres
Ton cœur aimante la beauté
En son centre
Et la nuit le fait déborder
En crues lentes
Franck, si l’on se moque de moi
Peu m’importe
De faire de ma pudeur peu de foi
De la sorte
Je me fous bien de tout cela
Et j’emporte
Les morceaux de ton âme tombés là
A ma porte
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8. |
Lundi dans la lune
02:57
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J’ai passé lundi dans la lune
Je n’avais pas le coeur à travailler
A courir au cul de la thune
On finit par se fatiguer
J’ai passé lundi dans la lune
Mis le cap sur la voie lactée
En faisant des rêves diurnes
On fait pousser sa liberté
J'ai passé lundi dans la lune
Un jour entier rien qu'à rêver
Tant pis si je fais pas fortune
Là haut tout est sans gravité
J'ai passé lundi dans la lune
Moi qui suis malade en fusée
J'ai bien failli c'était moins une
Repeindre le manche à balai
J'ai passé lundi dans la lune
Voyage en immobilité
Les pieds sur béton et bitume
La tête aux étoiles accrochée
J'ai passé lundi dans la lune
Et demain j’y retournerai
Si je ne suis pas dans ma turne
Maintenant vous savez où me trouver
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9. |
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Dans sa petite piaule sous les toits
Nous étions cachés au beau matin d’une nuit blanche
Les rues désertes remplies de froid
Avaient la gueule triste du dimanche
On entendait la pluie tomber
Le corps autour du corps de l’autre
Flic floc dans les gouttières percées
Et la chasse d’eau sur le palier
Dans sa petite piaule sous les toits
Il y avait au plafond ses jolis rêves qui pendouillaient
Je les décrochais comme des pompons
Pour me payer des tours gratos
Ses vingt ans, mes 10 de plus
C’était tout chaud, c’était tout doux
Comme son petit pouce qu’elle suce
Sur son lit sans dessus dessous
Dans sa petite piaule sous les toits
Il y avait une brosse à dents, pour les quenottes de passage
On se les lavait devant la glace
Pour se faire des baisers de menthe
Ce n’était pas Marie couche toi là
Il m’en aura fallu du temps
Pour déballer tous ses paquets
Au pieds du sapin des amants
Dans sa petite piaule sous les toits
Ses mains maladroites et ses pieds froids contre ma peau
Me donnaient l’allure d’un vieux beau
Et l’assurance de mon âge
Et elle faisait moins sa crâneuse
Tout le monde était rentré chez soi
Elle était d’humeur amoureuse
Moi j’avais la tête sous les draps
Dans sa petite piaule sous les toits
Près des livres de poches, la photo de son fiancé
Elle, elle me roulait des galoches
C’est pourtant bien lui qu’elle aimait
Alors quand Monsieur reviendra
De là où il est cette nuit
Ne regrette rien de tout ça
Ca passe si vite la vie
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10. |
Lucie
06:56
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Il n’y a rien dans ton frigo, pas même un babybel
Et pourtant t’as les crocs sur tes cannes de sauterelle
7 heures dans un studio où il n’y avait pas la clim
Ca creuse, toi au bureau, t’y vas pas pour la frime
Il faut que tu rappelles ta mère, toujours à s’inquiéter
Ta santé, ta carrière, ça va pour ton loyer ?
Tu lui as jamais dit, sûr qu’elle ne comprendrait pas
Que ta scène c’est un lit, Molières c’est pas pour toi
Tes beaux rêves de princesses, ils ont tous foutus le camp
Quand ils ont dit : « tes fesses ! le voilà ton talent »
Ils sont loin tes castings cahiers du cinéma
T’as pendu tes ballerines à la poutre chez toi
Tu as ravalé ta peur en descendant ton ben
Devant ce producteur qui avait mauvaise haleine
Fallait que tu aies du courage quand il t’a demandé
D’aller sous l’éclairage et de te caresser
Tu as un courrier de Sophie, partie aux Pays-Bas
Chaque semaine elle t’écrit, ses lettres t’en as des tas
Tu aurais peut être dû la suivre quand elle a tout plaqué
Mais serveuse pour survivre, cela ne t’as jamais branchée
Tu te sens fatiguée et t’as même des idées noires
Tu voudrais t’échapper, trouver ton coin pénard
Mais demain tu remets ça à 9h du matin
Les séquences de gros plans avec le gros Firmin
Tiens voila Lucky qui revient, toujours à s’échapper
En tous cas lui au moins, il ne t’a jamais larguée
Tu lui donnes son whyskas, t’as comme envie de pleurer
La vie c’est dégueulasse, en plus tu t’es coupée
Et cette foutue chasse d’eau qui s’est toute détraquée
Même que tu verses un seau quand tu as fini de pisser
Dans ce trou là tout au fond tu dis que t’es bonne à jeter
Tu cherches une bonne raison de pas t’y balancer
Tu roules un p’tit pétard avant d’aller t’coucher
Ca met l’spleen au placard, le temps d’quelques bouffées
C’est encore allumé dans la maison d’en face
Derrière l’rideau fermé, y a des ombres qui passent
Lucie, ils ont changé ton nom, ta manière de parler
Contre un peu de pognon et tes rêves abîmés
Lucie, malgré tout ça au fond, t’en finis pas d’aimer
Y a toujours des violons qui jouent la nuit tombée
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11. |
Mon vieux Léo
04:42
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Endormi sous les baobabs
Avec les macaques au dessus
Tu aurais pu vivre comme un nabab
La peau du ventre bien tendue
Mais toi tu rêvais d'Hollywood
De paillettes et de septième art
Tu t'embarquas pour en découdre
Sur un bateau chargé d'espoir
Mon vieux Léo, Mon vieux Léo
T’étais bien tranquille en Afrique
Qu’est ce qui t’as pris de prendre ce bateau
Pour t’en aller aux Amériques
C'est dur de courir les castings
Quand on est un lion africain
"I want to play, i want to sing !"
Tu disais aux américains
Tu as refusé un rôle dans Ben Hur
Tu devais manger un gladiateur
Mais toi tu te sentais assez mûr
Pour jouer le rôle de l'Empereur
Tu te serais bien vu dans un Hitchcock
Ou dans les bras de Marilyn
Tu voulais marquer ton époque
Et faire la une des magazines
Pouvoir montrer aux amerlocs
Que tu étais aussi bien que James Dean
Que ton talent ce n'était pas du toc
Que tu avais la classe d'Errol Flynn
Au lieu de ça ils t'ont fait l'emblème
Rugissant de la MGM
Toi tu ne voulais pas faire du cirque
Mais voir ton nom au générique
Prince d'Afrique au grand destin
Tu es mort dans le zoo de Brooklin
Loin de la savane et des tiens
Sans avoir tourné un seul film
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12. |
Il pleut
04:39
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Sur les toits, il y a Dieu qui pleure
Où je ne sais qui
Déversant sur le décor
Ses larmes de pluies
Sur quelques jouets abandonnés
Sur un vieux journal oublié
Il pleut
Il y a des rivières qui sont nées
Dans les caniveaux
Un coup à noyer les pigeons
Le bec dans l’eau
Sur la statut du Maréchal
Sur les vieilles putains de Pigalle
Il pleut
Enroulés aux rideaux des fenêtres
Les chats qui regardent
Se demandent quand cessera peut être
De tomber des hallebardes
Sur les cabas des petits vieux
Sur le bus tagué de banlieue
Il pleut
Il y a des naufragés sous les porches
Scrutant l’horizon
Guettant les bateaux qui s’approchent
La belle saison
Sur les poubelles éventrées
Sur les cageots des marchés
Il pleut
On se réchauffe dans les cafés
Remplis de buée
Les parapluies pour se fermer
Doivent s’ébrouer
Sur le lion de Denfert Rochereau
Les enfants qui passent à vélos
Il pleut
Par le velux entrebâillé
Sans que l’on s’en doute
La pluie sur le parquet gorgé
Tombe goutte à goutte
Sur les marbres des pierres tombales
Les jardins du Palais Royal
Il pleut
Deux balayeurs africains
Se sont abrités
Dans une cabine c’est le moins
Qu’on peut leur laisser
Sur leurs rêves partis en fumée
Sur leurs papiers d’identité
Il pleut
Et toi mon amour, où es tu
A cette minute ?
Quel abri as-tu au-dessus
Dans quel azimut ?
Si c’est pour qu’on soit réuni
Je veux bien marcher sous la pluie
Il pleut
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13. |
Chez Boivin
10:12
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|||
Dans la rue Germain Pilon à Pigalle
Pour se boire un canon, se rincer la dalle
Il y avait un vieux troquet, un bon marchand de vin
Qui marquait sur l’ardoise quand on n’avait plus rien
Quand il y avait du roulis, un qui buvait trop fort
Qui n’était pas du quartier, qui venait jouer les cadors
A coups de pieds au cul, on le foutait dehors
C’est nous qui avions raison et c’est lui qui avait tort
Il y avait la petite Marie, ce n’est pas qu’elle était pute
Mais c’est vrai qu’elle sifflait comme une cocotte minute
Quand elle ramenait un Jules, nous on disait trop rien
Mais en voyant le lascar, on avait du chagrin
Lulu cherchait l’amour et les 4-21
Sur un vieux tapis vert tout tâché de tanin
Que cela soit l’un ou l’autre, il ne trouvait jamais rien
Jamais le bon numéro, un tricard du destin
Moi ce n’était pas chez Laurette
Moi c’était chez Boivin
Chez lui aussi, c’était chouette
C’était bien
Moi ce n’était pas chez Laurette
Moi c’était chez Boivin
Maintenant, il y a une supérette
Chez Boivin
Ce n’était pas toujours fin ce qu’on pouvait raconter
Il faut bien dire ce qui est, pas toujours inspiré
Mais quand la poésie piquait l’un d’entre nous
Ce n’était pas de la camelote, pas de la rime à deux sous
On écoutait la môme Piaf, des fantômes de chanteurs
Qui venaient du Père Lachaise pour passer quelques heures
Ca leur faisait des vacances, c’est long l’éternité
Ca manque d’accordéon là-haut à ce qu’il paraît
A quelques rues de là, le 21ième siècle
Raflait les vieux boui-bouis déjà en hypothèque
On savait bien qu’un jour, il taperait au carreau
Pour racheter la boutique et en faire un Macdo
Ce jour là est venu, ça m’a fichu un coup
Ils ont tout déglingué avec leur tractopelle
Ca m’a foutu le cafard de trouver des cailloux
Là où avec mes potes, on se faisait la belle.
|
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14. |
Tamaris
02:52
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|||
T’étais pas loin d’ici
T’étais même tout près
De moi
J’te voyais pas
Y en a plein des comme toi
Y en a plein des comme moi
Dérisoires que nous sommes
Ici bas
Pourtant on se regarde
Si ta silhouette est frêle
Comme ta peau est dure
Je le sens là sous
Mes doigts
Serais tu donc salé
Si jamais je goûtais
Ton sang, ta sève coulée
Dans la mer puisée
Tu ne t’es pas brisé
comme ceux de ma race
Contre le vent
Tu t’es penché
Qu’est ce qui te fait rester
Au milieu de nos villes
Bruyantes, puissantes, coupantes
Est ce ton humilité ?
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THOMASI Paris, France
Critiques ou romantiques, les textes de THOMASI restent engagés. Sa voix chante la lumière de l’humain, et les humains de
l’ombre.
THOMASI a collaboré avec Stéphane Mellino des Négresses Vertes, Madjid Ziouane de Mon Côté Punk ou encore Brice Moscardini des Zoufris Maracas. Il a assuré la première partie de Jacques Higelin, François Morel, Grand Corps Malade, Claude Astier, Mon Côté Punk...
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